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Firecrackers

Firecrackers

par Brice Tollemer le 13 octobre 2009

Après cinq années de bons et loyaux services au service du rock, les quatre Grenoblois des Firecrackers décident de faire un break. Yann, le guitariste-chanteur, revient pour Inside Rock sur la carrière du groupe et les raisons de cette séparation…

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Inside Rock : Revenons un peu en arrière : comment s’étaient formés les Firecrackers ?

Yann : C’est la rencontre de plusieurs groupes de la scène grenobloise, datant de la fin des années 1990 et du début des années 2000 : Dennis était membre de Feverish, je faisais partie de Elevate Newton’s Theory, José était du label Un Dimanche, qui sortait pas mal de formations issues de cette scène et Tony a été manager d’Elevate durant un peu plus d’un an. On se croisait donc souvent. Et il est arrivé un moment où Dennis et moi voulions explorer d’autres horizons musicaux, après avoir passé beaucoup de temps au sein de nos groupes respectifs.

Quelles étaient vos principales influences à cette époque ?

On écoutait beaucoup la scène suédoise, les Hellacopters notamment, mais également des groupes comme les Datsuns, les Nashville Pussy, toute cette mouvance garage-rock de ces années là. On avait tous en commun cet attrait pour ce type de son et c’est ce qui nous a réunis. On voulait jouer ce genre de musique, faire des concerts, faire des chansons mais il n’y avait pas de plan de carrière ou d’objectifs précis. On voulait s’éclater, tout simplement.

Et c’est ainsi que voit le jour She Demon, votre premier EP…

Oui, il contenait six titres et sort en 2005. Il a immédiatement été bien accueilli sur Grenoble, beaucoup de personnes ont été séduites par ce style. Les 1000 exemplaires du disque ont été vendus. La dynamique était là, l’envie aussi et on a décidé de continuer sur cette lancée. On sort notre premier album, Gotta Love It, l’année suivante, qui bénéficie lui-aussi de bons échos. Par ailleurs, c’est également une période où la scène grenobloise commence à se consolider et où apparaissent notamment des groupes comme les Bud Spencer’s Clout. Il y a donc une identité grenobloise qui se forme et qui commence à se développer.

Que se passe-t-il ensuite durant les trois années qui suivent et qui précédent la sortie de votre second album en 2009 ?

Pendant cette période on décide dans un premier temps de se faire plaisir et de proposer des 45 tours. On adore tous les vinyles, pour le son, pour l’objet et on voulait en fait en sortir régulièrement, pour à la fin compiler toutes les chansons sur un disque. On en a finalement sorti deux [« I Must Protect My Soul » en 2007 et « Still Alive » en 2008, ndlr] parce que tout ceci était assez contraignant à réaliser, surtout au niveau du coût. Et c’est pourquoi on s’est ensuite lancé directement dans l’enregistrement d’un nouvel album, en complétant les chansons déjà sorties avec de nouvelles compositions.

La scène était un complément idéal à ces 45 tours ?

Oui totalement. On n’avait pas de projet de grande tournée mais on jouait quand on le pouvait et on a fait vraiment pas mal de dates. Notamment lorsqu’on a assuré la première partie des Hellacopters à Genève. C’était seulement notre quatrième concert en tant que Firecrackers. On en garde vraiment un très bon souvenir. Tout comme lorsqu’on a joué en décembre dernier devant 16000 personnes à Grenoble. On s’est alors rendu compte du chemin parcouru. C’était assez gratifiant.

Ce second album a-t-il répondu à vos attentes ?

Oui, ce disque possède vraiment la griffe Firecrackers. Il porte vraiment la patte de tout le monde et représente le groupe dans son ensemble. Il s’ouvre également à d’autres styles, un peu dans la lignée de ces formations de la fin des sixties comme Ten Years Afters, qui exploraient autant le blues que la soul que le hard rock. On a pu ainsi élargir notre public et c’était quelque chose d’intéressant. Nous sommes aussi très fiers de la participation de Robert Dahlqvist des Hellacopters sur une chanson de l’album, tout comme la pochette réalisée par Alan Forbes, qui a travaillé pour des groupes comme les Black Crowes ou les Queens Of The Stone Age.

Tout avait l’air de bien se passer, alors pourquoi s’arrêter ?

On s’arrête justement parce que tout se passe bien. Depuis le début de l’année, certains membres du groupe ont du partir de Grenoble pour des raisons professionnelles ou personnelles : José est à Paris tandis que Dennis a migré sur Londres. Le fait d’être éparpillé n’est pas simple à gérer bien évidemment. Ce n’est pas sans mal que les choses se font. On a malgré tout tenu le cap cette année en sortant l’album et en enchainant une tournée derrière. On ne voulait pas avoir de regrets mais force est de reconnaitre que les répétitions ne se faisaient pas sans difficulté, du fait de l’éloignement. Et ce nouveau mode de fonctionnement ne nous convient pas trop. Des complications sont apparues, on a décidé de leur faire face pendant un an mais maintenant on ne veut plus les affronter. C’est donc le bon moment pour arrêter à la fin de cette tournée. On est très fier de ce qu’on a fait, on ne regrette rien. Au départ Firecrackers c’était des potes qui se retrouvaient pour se faire plaisir, pour faire les chansons qu’ils voulaient et on n’est pas là pour gérer des contraintes extérieures à la musique, qui pourraient pervertir le projet.

C’est une séparation définitive ?

Non, on laisse la porte ouverte. On annonce juste qu’on s’arrête pour le moment. On sait qu’on peut se retrouver plus tard à Grenoble ou ailleurs pour sortir un 45 tours, pour un concert, etc… De toute façon, on va tous continuer chacun dans d’autres projets, on reste dans la musique. On est malgré tout triste que ça s’arrête mais dans le même temps on est content que ça se fasse dans de bonnes conditions. Le concert vendredi prochain dans le cadre du festival Rocktambule nous tient donc à cœur, puisque ça sera le dernier à Grenoble, où on évolue depuis des années, où on a le plus d’amis et on va tout faire pour passer une bonne soirée en compagnie des Rodeo Massacre et de Lafayette.



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