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A Kind Of Magic

A Kind Of Magic

Queen

par Milner le 10 juillet 2005

2,5

paru le 2 juin 1986 (Parlophone / EMI)

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Cet album est pour ainsi dire le grand virage commercial du groupe puisque les neuf compositions de l’album oscillent entre pop FM et hard rock sympathique, le tout agencé de telle sorte qu’on ne puisse que constater l’absence de cohérence du projet. Il se compose pour moitié de chansons destinées à la bande originale du film Highlander et morceaux originaux. Pour les amateurs de signalétiques très précises, cet album est un cauchemar pour le bon sens.

Pourtant, l’album semblait s’éveiller sur un riff de synthé daté certes, mais imparable puisqu’il s’agit de la classique One Vision à la guitare réellement tranchante, qui ressemble à une profession de foi tendance Live Aid sinon influencée, selon la légende, par le célèbre discours de Martin Luther King ’I Had A Dream’. L’enchaînement improbable avec le morceau éponyme risque de laisser le novice sur le carreau puisqu’en dépit d’une rythmique entraînante et d’un solo de guitare assez technique et très original, A Kind Of Magic respire la bonne odeur du petit déjeuner quand on a pas encore eu le temps de se brosser les dents. À l’écoute des premiers titres, on a légèrement l’impression que plus on avance dans l’écoute de l’album, plus on a le sentiment que le groupe efface ses parties de guitares pour ressembler à un groupe calibré années 80 avec synthés à gogo et refrains surpuissants. C’est ce qui se produit avec le slow-jazz One Year Of Love où l’on retrouve Mercury dans un de ses chants les plus poignants mais se débattant malheureusement avec un arrangement de cordes et un saxophone touchants toutefois loin des réussites du début de carrière.

Si l’auditeur décide de ne pas s’attarder sur Pain Is So Close To Pleasure - comptine pop proche de l’univers musical de The Impressions avec un titre qui pourrait marquer la suite de Rêves de Cuirs 3 - il débarquera ainsi sur Friends Will Be Friends, l’un des plus beaux morceaux de scène du répertoire du combo (composé ex æquo par le chanteur et le bassiste John Deacon) dont la simplicité touche autant que la sophistication des arrangements. On trouve ensuite Who Wants To Live Forever, une ballade plutôt inspirée et orchestrée par Michael Kamen (Pink Floyd, Metallica) qui respire le gospel anglican à cierges par moment. Bien décidé à contenter tout le monde, les quatre de Queen surgissent avec la monstrueuse Gimme The Prize teintée de hard rock et samples du film Highlander. Mercury y délivre son chant le plus puissant de la discographie entière du groupe mais ne le récidive pas hélas, sur Don’t Lose Your Head, morceau techno-pop navrant servant de transition au titre de référence du son Queen, Princes Of The Universe. Chœurs à l’unisson, montée sonore, explosion, cassure, accélération, mélodie impressionante, un des derniers chef-d’œuvre du groupe alors à son apogée (Live At Wembley, Rock In Rio, Live Aid) termine l’album qui aurait pu être une pièce maîtresse des années 80 si le traitement synthétique omniprésent avait été dissimulé.



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Tracklisting :
 
1- One Vision (5’10")
2- A Kind Of Magic (4’24")
3- One Year Of Love (4’26")
4- Pain Is So Close To Pleasure (4’21")
5- Friends Will Be Friends (4’07")
6- Who Wants To Live Forever (5’15")
7- Gimme The Prize (4’34")
8- Don’t Lose Your Head (4’38")
9- Princes Of The Universe (3’32")
 
Durée totale : 40’27"