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mercredi 15 avril 2015
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par Giom le 31 mars 2005
sorti en 2004 (Domino Recording)
Artiste « maudit », « incompris », « décalé »... On aura tout écrit sur Elliott Smith ! On aura glosé son « suicide » à outrance, y voyant le symbole de l’impossibilité pour un artiste en marge d’évoluer dans l’Amérique néoconservatrice de Bush.
C’est dans ce climat légèrement malsain qu’est arrivé From A Basement On The Hill, dernier témoignage (enfin dernier, sûrement pas car le Grand Tiroir Caisse est passé maître dans la multiplication de témoignages posthumes d’artistes importants donc rentables !) d’un musicien révélé par la B.O de Will Hunting de Gus Van Sant il y a déjà presque 10 ans. Voici donc 15 nouveaux titres inégaux, significatifs d’un album au parfum d’inachevé et dont seul quelques uns parviennent à convaincre réellement. On ressent une légère frustration à l’écoute d’un disque décevant composé par un artiste qui avait réussi par le passé à concilier les influences de Dylan et des Beatles. On est loin du diptyque XO/Figure 8 qui avait définitivement placé Elliott Smith au panthéon des songwriters U.S.
Certains titres fonctionnent comme King’s Crossing ou A Passing Feeling de par leur construction décalée où l’envolée instrumentale vient appuyer in extremis une voix mimétique de la fragilité humaine. Les meilleurs morceaux restent ceux où le chanteur n’est appuyé que par sa seule guitare électro-acoustique, symbole d’une œuvre qui s’inscrit dans un genre singulier qu’on pourrait nommer pop-folk, comme The Last Hour ou Memory Lane. Mais il est malheureux de constater que l’ensemble s’essouffle au bout de plusieurs écoutes et certains morceaux apparaissent comme vraiment ratés comme le poussif et caricatural Don’t Go Down où le refrain, à force d’être répété à outrance, finit par lasser.
Retenons seulement de cet album, pour la postérité, A Distorted Reality Is Now A Necesity To Be Free, titre prophétique d’une construction musicale remarquable où la grâce d’un artiste singulier nous envahit et nous fait oublier ce qui a précédé pour ne conserver que ce souvenir d’un Homme épris d’une liberté encore à conquérir.
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