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mercredi 15 avril 2015
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par Dumbangel le 15 novembre 2005
sorti en 2005 (Vicious Circle / Discograph)
La musique de Calc a toujours porté en elle les graines prometteuses d’un talent ne demandant qu’à éclore au grand jour. Avec ce mini-album auréolé par la presse, on pouvait donc s’attendre à enfin découvrir LE chef-d’œuvre du groupe. Loupé, l’album estampillé du sceau du lo-fi manque de peu sa cible. Non pas que l’album soit mauvais en soit, bien au contraire, mais il aurait suffit d’un rien pour que Real To Reel touche les divins cieux de la pop miraculée.
Si la musique du quintette bordelais n’a jamais autant côtoyé celle de Guided By Voices que sur ce disque, il lui manque ce je ne sais quoi qu’insufflait le groupe mythique américain à ses morceaux mal dégrossis. Car là où les maîtres du genre donnaient dans l’art de la lo-fi tridimensionnelle, Calc irrite en touchant au divin sur la moitié de l’album et en se perdant en chemin dans l’autre moitié.
On n’ose imaginer ce qu’aurait pu donner certains des titres acoustiques du disque (The Boss Told Me , Melt Away et Still On This Plane) entre les mains des papes du lo-fi américain. Seul Over It All esquisse ce qu’aurait pu donner cette série de morceaux acoustiques et intimistes si Calc avait offert un autre traitement à ces derniers.
Un peu à la manière des disques de Tobin Sprout (ex-Guided By Voices), le charme de ces morceaux opère au fil des écoutes et, une fois n’est pas coutume, l’on finit vite par s’attacher à ces esquisses de morceaux, aux qualités indéniables mais honteusement sous-exploitées pour cause de timidité maladive de la part de leur auteur Julien Pras.
Mais hormis l’anecdotique When You’re Around, l’album se tient et contient tout de même son lot de bons moments quand Calc rebranche les guitares : le très catchy Fluorescent Knives, un Broken Sky tout en désinvolture juvénile, un trop bref Saddle Creek, judicieusement placé en ouverture, tout en finesse, douceur et béatitude, auquel répond un Dress And Pack de plus de cinq minutes où Calc nous invite au rêve en ressuscitant les atmosphères fantomatiques de bruit blanc cher à My Bloody Valentine.
Mais que l’on ne s’y méprenne pas : Calc figure parmi l’une des formations les plus prometteuses et touchantes de la scène pop indé anglophone française. Sa belle discographie, exemplaire mais toute en demi teinte, est là pour en témoigner. Il ne reste plus qu’à Julien Pras et à sa bande de s’affranchir véritablement une bonne fois pour toute de leurs bien trop incombrantes influences et de livrer enfin leur chef-d’oeuvre tant attendu. Le véritable, le leur, celui qui mettra enfin tout le monde d’accord. En attendant, aidez-les à accomplir leur rêves qui sont un peu les notre aussi et courrez acheter Real To Reel.
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