Chansons, textes
Simple Man

Simple Man

Lynyrd Skynyrd

par Emmanuel Chirache le 7 avril 2009

Avec cette chanson, Lynyrd Skynyrd nous enseigne sa philosophie. C’est simple, mais c’est pas con.

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On connaît surtout les sympathiques péquenots de Lynyrd Skynyrd pour leur hymne sudiste Sweet Home Alabama, avec son couplet sur Neil Young et son refrain entraînant, ou encore pour Free Bird et son fabuleux solo à deux guitares, qui détrôna Stairway To Heaven en tête des morceaux rock les plus joués sur les ondes radios américaines. Mais Lynyrd Skynyrd, c’est aussi et surtout l’émouvant Simple Man, issu du premier album du groupe, Pronounced Leh-nerd Skin-nerd. Remise au goût du jour par une pub Décathlon (la dernière marotte des publicitaires consiste à dépoussiérer de vieux standards rock : Canned Heat, America ou Nancy Sinatra en ont aussi fait les frais), la chanson évoque les leçons de vie presque ancestrales d’une mère à son fils.

« Mama told me when I was young
Come sit beside me, my only son
And listen closely to what I say »

Sur un tempo lancinant et mélancolique, Ronnie Van Zant plaque ces quelques préceptes de son Sud chéri, un mélange de stoïcisme et de christianisme qui sied bien aux terres marécageuses et inhospitalières de Jacksonville, Floride.

« Take your time... Don’t live too fast,
Troubles will come and they will pass.
Go find a woman and you’ll find love,
And don’t forget son,
There is someone up above »

Loin des fastes new-yorkais ou angelnos, les paroles reflètent le mode de vie parfois austère de la Bible Belt, où la richesse intérieure remplace celle plus ostentatoire des businessmen de la Grosse Pomme et des tycoons hollywoodiens : « Forget your lust for the rich man’s gold, All that you need is in your soul. » Dans cette optique, ce qui importe, ce n’est pas le regard des autres sur soi, mais son propre jugement, sa self-esteem. « Be something you love and understand » préconise la mère du narrateur avec intelligence. Véritable précis de philosophie des petites gens, ce discours n’est finalement rien d’autre qu’un humanisme. La mère a foi dans son fils. En quelques mots touchants, elle lui laisse le soin de vivre ses expériences et de trouver seul sa vérité.

« Boy, dont you worry... you’ll find yourself.
Follow your heart and nothing else.
And you can do this, if you try. »

On l’aura compris, le maître mot de cette chanson, c’est l’humilité. « And be a simple kind of man » s’époumone Van Zant dans le refrain, comme pour lui-même. Vertu du petit peuple, aux revenus et prétentions modestes, la simplicité rappelle à chacun d’où il vient. « Ne prends pas la grosse tête » dirait aujourd’hui une mère à son fils, et Jennifer Lopez de chanter « I’m still Jenny from the block / used to have a little now I have a lot / no matter where I go / I know where I came from »...



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Simple Man est disponible sur l’album (Pronounced ’Lěh-’nérd ’Skin-nérd) paru le 30 août 1973 (MCA / Universal)