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Today

Today

Galaxie 500

par Oh ! Deborah le 15 mai 2007

3

Paru en 1988 (Rough Trade)

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Nous sommes dimanche, jour maussade, le système nerveux fonctionne au ralenti. Si j’écris cette chronique aujourd’hui, ce n’est pas parce qu’elle doit être rendue ce soir [1], c’est parce que c’est le moment idéal pour écouter, écrire sur Galaxie 500. Damon Krukowksi, Naomi Yang et Dean Wareham se forment en 1986 à Cambridge, Massachusetts, et décident de jouer ensemble. Parce que pour eux, tous les jours se ressemblent. Tous les jours sont des dimanches. Creux, sourds, ennuyeux, d’une familiarité insipide.

Et comme ils sont empreints de cette vaste mélancolie livide, les Galaxie 500 ne sont pas du genre à jouer du protopunk pour remédier à tout ça. A la place, ils écrivent leur premier album, Today, composé de neuf ballades psychédéliques et brumeuses, anticipant la dream-pop et le shoegazing. Guitare au son identique de la première à la dernière seconde. De ce Flowers rêveur, flânant vers un solo sinueux, jusqu’aux sublimes reverbs vocales de Tugboat et ses mélodies toutes en reflets chimériques. Soutenu par une rythmique paisible, le chant de Dean Wareham est toujours éthéré bien qu’un peu trop maigre, on lui remarque quelques faiblesses, notamment sur It’s Getting Late ou Temperature’s Rising.

Today s’écoute la tête dans les nuages, l’esprit comatant sur une plage nordique, aux vagues ternes, au sable immaculé. Un coma peut être trop persistant. Si la texture de Today est uniforme, elle manque aussi de relief, de sentiments et surtout, de profondeur. Il est rare de se sentir pleinement happé par les douces torpeurs voulues du trio, dans les composantes psychées censées nous envoûter. Et lorsque le groupe ne s’inspire de Spacemen 3, il se réclame de l’éponyme du Velvet -et ça s’entend- mais on en ait encore loin. Don’t Let Our Youth Go to Waste (reprise de Jonathan Richman), Oblivious ou Tugboat pallient à cela, mais les Galaxie 500 ont alors beaucoup de chemin à faire. Pourtant, on apprécie la démarche des Américains (cultes de par ce nouveau genre) parce qu’ils feront les influences de My Bloody Valentine aux Warlocks en passant par Mazzy Star.



[1un peu aussi quand même

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Tracklisting :
 
1-Flowers (4:26)
2-Pictures (3:23)
3-Parking Lot (2:52)
4-Don’t Let Our Youth Go To Waste (6:47)
5-Temperature’s Rising (5:05)
6-Oblivious (3:18)
7-It’s Getting Late (3:29)
8-Instrumental (3:01)
9-Tugboat (3:53)
 
Durée Totale : 34:54