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par Nils le 11 septembre 2006
publié le 25 novembre 2002 (FIS)
Le 22 décembre 2006 sera une triste date malgré la période de « fêtes » (sic !) dans laquelle nous serons plongés. Cela fera quatre ans. Quatre ans que le punk a perdu un de ses fondateurs, un de ses plus grands (sinon LE plus grand) homme engagé pour donner le sens que le mouvement a pris au cours des dernières années seventies. Car inutile de dire, parenthèse ouverte, que ce que Lester Bangs appelait "punk" en 1971, quatre ans avant la sortie de The Stooges et six avant celle de The Clash, est depuis bien longtemps devenue une plaisanterie sans nom, sachant juste brandir des écussons « anarchy », « punk is not dead » et autres débilités, allant même jusqu’à se faire passer pour des pseudos-fan de hard rock. Heureusement, il y a les irréductibles, ceux qui ont toujours le son punk de 75, nous en parlerons un autre jour.
Mais, c’est cet homme qui ouvre le DVD Westway To The World, dernière apparition du leader punk sur ce format. Dès la première seconde, sa voix résonne, assombrie par les années passées mais toujours avec cet accent et cette certitude de mauvais garçon.
D’ores et déjà, et avant de commencer, je brandis la pancarte « attention ! », aux fans de Rude Boy (l’excellent documentaire dans lequel le groupe avait parfaitement bien officié en tant qu’acteurs de leurs propres rôles). Ce DVD, même si il y contient la participation des quatre bad boys, n’est ni un film, ni un document d’époque avec le Clash fou, jeune et violent. Vous aurez tout simplement le droit à des images d’archives chronologiques, commentées par les trois, puis quatre Clash, marqués par les années (et quelques shoots d’héro, surtout pour Topper Headon), mais en vain, le résultat est prenant, nous balançant l’essentiel en bonne et due forme.
Donc Joe Strummer parle, j’ai le sentiment que l’on crée par l’instinct, pas par l’intellect, et puis une présentation, des plus brèves. Juste quelques secondes fixées sur chaque membre du groupe avant un concert, juste leur nom, mais plus besoin des les présenter, il faut les raconter, ce que cette vidéo, parfaitement réalisée par Don Letts, fera avec talent. Alors au programme comme je l’ai dit, l’histoire, du groupe, de Joe, Mick, Paul, Topper et même Terry Chimes (le premier batteur). Entre chaque petite histoire, au hasard l’enfance des membres, leur rencontre (quand Joe était chez les 101’ers), leur producteur avec « Bernie » ( Bernard Rhodes ), Guy Stevens ou les coups de poings affligé à Sandy Pearlman ; on pourra, oreilles grandes ouverte et yeux écarquillés, admirer des séquences live du Clash, avec, on ne s’en lassera pas, Complete Control ou 1977. Les Clash racontent l’histoire comme ils l’ont vécu, les souvenirs remontent, leur premier concert le 4 juillet 1976 et le Melody Maker qui écrivit « On a vu les Clash et ils étaient très mauvais », Paul qui voulait ressembler à Pete Townhsend, comment fut crée White Riot.
Revoir le changement. Fin des sixties et première moitié des seventies, les mods. Comment aurait-on pu imaginer, ces enfants bercés au son des Yardbirds, se réveillant pendant que les Stones et les Kinks étaient à leur zénith et former une jeune scène comme celle-ci qui allait exploser ? Composé de voyous/branleurs prêt à taguer I’m So Bored With The USA sur les vitrines d’Edgware Road.
Chaque album est revu par le groupe, ambiance, lieu, tout ce qui entoura sa conception de la première note au dernier accord, même traitement pour les tournées (dont l’Anarchy Tour avec les Sex Pistols, les Dammed et les Heartbreakers. Des anecdotes bien sûr, leur voyage en Jamaïque pour l’enregistrement de Give’em Enough Rope, leurs amies punky, Sid Vicious, Siouxie ou Patti Smith. Tout a été conçu pour revivre des moments forts, qui ont marqué cette période. Je pense naturellement à leur découverte des États-Unis, comprenant une superbe scène de rue pour introduire The Magnificient Seven et les seize concerts de suite à Time Square, la fureur d’un London’s Burning au Victoria Park en mai 1977 (dont une grosse partie est audible dans Rude Boy) pour le festival Rock Against The Racism.
Non, franchement, je ne crois pas qu’on puisse se lasser d’entendre la voix rauque de Joe, regarder le jeu (abstrait certes, mais ça vaut le coup d’œil) de jambes de Mick Jones, Paul Simonon raconter sa confection des vêtements, ou bien la chasse aux pigeons entre Topper et Paul sur un toit de Londres entre deux enregistrements.
Ha ! le Clash, c’était nos potes, nos frères, nos voisins, et là, je ne vous ai raconté que la moitié de la carrière, la moitié des lives (Drug Stabbing-Time, Clash City Rockers, I Fought The Law, Clampdown, Train In Vain, etc... ). Ce DVD est encore truffé de petits moments qui font, d’un côté mal au cœur, de l’autre ressurgir une histoire dont on aurait aimé être l’acteur, même pour le plus petit rôle, là ou tout va s’enchaîner, la disparition de Joe, le départ de Topper, leur dernier passage TV en 1982 avec Straight To Hell ... Je n’en finis plus, c’est beaucoup trop long de tout énumérer et c’est tellement dur de tout revoir.
Finissons-en, comme l’a dit le fanzine de l’époque Sniffin’ Glue : " Le punk est mort le jour où le Clash a signé avec CBS ".
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