Films, DVD
Dig

Dig

Ondi Timoner

par Giom le 1er décembre 2009

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Paru le 13 avril 2005 ; 107 minutes (20 copies - VO)

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Actuellement, les films rock sont légion. Après le controversé 9 songs de Michael Witerbottom, on attend de pied ferme le prochain Gus van Sant (Will Hunting, Elephant) inspiré des derniers jours de Kurt Cobain. En revanche, les documentaires le sont moins et depuis l’excellent Years Of The Horse de Jarmusch consacré à Neil Young, il faut bien avouer qu’on n’a pas grand chose à se mettre sous la dent. C’est pourtant sans hésiter que l’on peut conseiller à nos lecteurs de foncer voir Dig, rockumentaire qui relate les carrières de deux groupes américains des 90’s : The Dandy Warhols et The Brian Jonestown Massacre. Un de ces groupes est très connu, l’autre beaucoup moins (je ne vous ferais pas l’affront de vous dire lequel.)

La réalisatrice revient donc sur les parcours de ces deux formations qui, au départ, partageaient les mêmes aspirations. Il s’agit d’une belle irruption dans le marchandising musical où l’on voit clairement que « carrière » et « dollars » riment avec « concessions ». Et ces concessions, Anton Newcombe, leader attachant et complètement barge des Brian Jonestown Massacre, n’est pas prêt à les faire, détruisant de façon systématique les différentes possibilités de succès qui lui sont offertes pour éviter à tout prix toute récupération de son travail artistique par les méchants « en cravate ». A l’inverse, Courtney Taylor et ses dandys sauront être plus pragmatiques et surtout moins exigeants (acceptant par exemple de tourner un clip horrible pour la promotion de l’un de leurs singles) pour finalement parvenir à jouer devant 50 000 personnes lors de festivals alors qu’à la même époque, le très barrettien Newcombe frappe son guitariste durant un concert calamiteux au siège du Parti Communiste d’une petite ville devant moins d’une dizaine de personnes. Vous avez dit pathos ?

On retrouve le symbole de l’amertume ressentie par Anton à propos du succès de son « ami » Courtney dans l’écriture d’un morceau intitulé : Not If You Were The Last Dandy On Earth, référence directe au premier single marquant des Dandy Warhols : Not If You Were The Last Junkie On Earth. Dig est donc un intéressant témoignage sur les coulisses du monde du rock qui renouvelle le thème pas encore totalement éculé de l’artiste maudit ne pouvant trouver son public au moment où il crée. A ce sujet, il est amusant d’entendre Courtney Taylor, avachi sur son canapé de luxe, annoncer vers la fin du film d’un ton prophétique que : « peut-être que les disques de Brian Jonestown Massacre deviendront des collectors et que nous, on nous oubliera ! » « L’Histoire nous donnera raison ! » pourraient répondre certains.



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